Anticipations sur la parité euro-dollar

Publié le par Mory

La monnaie européenne survivra, mais au prix d’une forte dépréciation. Et s’il est vrai qu’il existe toujours de bonnes raisons pour vendre le dollar compte tenu de déficits jumeaux structurels (budgétaire et commercial), le billet vert reste par défaut une devise refuge et également par défaut une monnaie de réserve internationale.

 

La monnaie européenne survivra, mais au prix d’une forte dépréciation. Et s’il est vrai qu’il existe toujours de bonnes raisons pour vendre le dollar compte tenu de déficits jumeaux structurels (budgétaire et commercial), le billet vert reste par défaut une devise refuge et également par défaut une monnaie de réserve internationale.

On parie dans ces conditions sur un retour de la parité vers 1.26 au premier trimestre 2012. On a souvent écrit qu’il y a 4 méthodologies ou angles d’analyses pour anticiper les évolutions d’actifs financiers en général et les parités de change en particulier. Ces quatre approches de trading et d’investissement sont les suivantes :

 

- L’appréciation de la psychologie des marchés et la bonne compréhension du niveau d’aversion au risque des acteurs des marchés. De ce point de vue là, le dollar doit pouvoir s’apprécier vis-à-vis de l’euro et rester une valeur refuge par défaut malgré les déséquilibres structurels de l’économie US et à cause des incertitudes fortes sur le devenir de la zone euro.

 

- L’analyse des fondamentaux via la publication d’indicateurs macro-économiques et l’anticipation des décisions de politique monétaire des banques centrales. De ce point de vue là encore, le dollar doit pouvoir s’apprécier vis-à-vis de l’euro compte tenu d’une réduction du différentiel de taux directeurs de part et d’autre de l’Atlantique : potentiel de baisse encore réel en zone euro et inexistant aux US (de quoi réduire les avantages de portage positif sur les positions longues euro et short dollar).

 

- L’analyse complexe consistant à anticiper les flux d’opérations et la structure des stocks de position des gros intervenants du marché des changes que sont les banques centrales, gros institutionnels et "hedge funds global macro"… Sur cette approche, il est assez difficile d’anticiper quoi que ce soit et notamment la politique de diversification des réserves de change des banques centrales asiatiques.

 

·- Enfin l’analyse technique qu’on ne peut pas délaisser surtout quand les trois approches précédentes n’apportent aucune inspiration. Par exemple, notre objectif à moyen terme de 1.26 correspondra au point de Fibonacci égal au retracement majeur de 76.4% de la hausse 1.1875-1.4945 sur la période juin 2010 - mai 2011.

 

Résumons-nous donc quant à notre stratégie baissière sur la parité euro/dollar. Et puis, il y a surtout la problématique des dettes souveraines et des évolutions qui risquent de pénaliser durablement l’euro : mutualisation avec émission d’eurobonds ou monétisation institutionnelle ou sortie de l’Allemagne.

D’abord comprendre pourquoi le dollar devrait s’apprécier contre l'euro :

- "Quantitative easing" dans les cours du dollar, donc pas d’affaiblissement du dollar à venir.

- Taux zéro FED dans les cours du dollar, donc pas d’affaiblissement du dollar à venir.

- Dollar bénéficiant aversion au risque.

 

Ensuite, comprendre pourquoi l’euro va se déprécier contre le dollar :

- "Quantitative easing" BCE agressif malgré les réticences allemandes qui n’est pas intégré dans les cours.

- Réduction du différentiel de taux également peu intégré dans les cours de l’euro, donc affaiblissement de l’euro à venir.

- Euro pénalisé par la crise des dettes souveraines :

1) S’il y a résolution de cette crise par éclatement de la zone (sortie PIIGS ou sortie de l'Allemagne ou création d’une zone à deux vitesses, il y aura une forte prime de risques sur les actifs libellés en euro et donc une forte chute de l’euro.

2) Si au contraire, il y a mutualisation des émissions de dettes souveraines, cela signifie une politique budgétaire enfin commune et transfert fiscaux des riches vers les pauvres de la zone. Cela signifie aussi un accompagnement de la restriction budgétaire imposée aux pays du sud par une dévaluation implicite ordonnée. Donc là aussi chute de l’euro.

 

MORY DORE

Publié dans ALLOCATION D'ACTIFS

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Bonjour<br /> Il semblerait d'après certaines analyses que les 1.1950 soit possible pour la fin d'année 2012...<br /> ++
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